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Net art et Nomadisme
17 mars 2011

Espace de Liberté…

 

Lorsque les ordinateurs personnels ont commencé à se connecter sur internet, une douce mélodie de brouillage et de tonalité se mettait en route, tous ceux qui ont eu une connexion relativement tôt avec un taux horaire de connexion mensuel à ne pas dépasser savent de quoi il est question. (souvenez-vous, le gréééiiinggg zeeeee tink tonk zeeeee) Aujourd’hui, les Apple ou PC se connectent instantanément et on ne s’en rend même plus compte. Mais ils se connectent à quoi ?

Etre connecté, rattaché à internet est finalement tellement courant que l’on ne s’aperçoit même plus de l’action que nous faisons. Car, depuis notre « ordi », une fois le lien fait, c’est une ouverture vers des milliards de possibilités qui s’offrent à nous. Internet est comparable à un nouveau monde, un monde virtuel dans lequel, nous, internautes, naviguons au grès de nos envies et des liens hypertextes. Internet, c’est un cyber-espace à conquérir chaque jour, à actualiser chaque jour, forum, pages persos, Facebook, Tweeter, Viadeo et on en passe !! Tout ceci au service de chaque « surfer » qui se connecte. Un monde virtuel à portée des points d’accès où tout est (presque) possible : on se réinvente une vie avec des petits avatar dans Habbo.fr, on paie nos factures (EDF), on déclare nos impôts, on partage des albums souvenirs, Meeting permet de trouver ou retrouver l’âme sœur, bref, internet c’est l’ouverture à tout ou presque. Un véritable monde dans lequel on saute de pages en pages, de « chat » en « chat », pas de frontières, pas de grandes limites : en somme, un espace de liberté.com. « Lorsqu’il s’introduit et navigue sur le web, visite une œuvre du Net.Art et interagit avec celle-ci, l’internaute se place dans un espace virtuel et se soumet à une « déterritorialisation ». Cette nouvelle expérience du réel introduit à une autre forme de « lieu », un lieu artificiel – sinon opposé, plus exactement parallèle au monde créé par l’homme lui-même – qui ne relève pas du registre de l’imaginaire, mais de ceux de la représentation et de la simulation »[1]. Fred Forest atteste bien la thèse qui est la notre, internet, c’est une ouverture vers un nouveau monde où tout est mouvant, de même, le nomadisme, est un mouvement perpétuel vers de nouveau lieu à découvrir. La quête est presque la même, les mouvements sont régis par nos besoins ou nos envies. Une chose est sure, internet et le net art comme le nomadisme sont de constants « no man’s land » que les divers acteurs foulent de leurs pieds ou de leurs clics.

Si le nomade poursuit sa route au grès des points d’eau ou commerciaux, l’internaute et le net art amateur traversent la toile au moyen des hypertextes. Depuis le début de notre analyse, c’est un mot que nous avons souvent rencontré. « L’hypertexte, c’est sur internet le lien numérique qui peut conduire quasi instantanément, en un clic, d’une page à une autre, localisée quelque part parmi les millions de millions de pages »[2]. Les artistes ne sont donc pas passés à côté des possibilités qu’offrent ces petits mots soulignés qui nous amènent d’un site vers un autre. Ainsi, Heath Bunting nous propose Teleportaciia Olie Lialine, inspiré du travail de Olia Lialina, dont il a déformé le nom, il propose une page web avec un texte dont chaque mots utilisés renvoient vers une nouvelle page web.

teleporticiia_001

 Donc les chemins sont incessants, le champ des possibles extrêmement varié et on pourrait même s’y perdre. Ceci pour exprimer que l’œuvre d’art internet ne connaît pas de frontières. Un peu comme le nomade, pour lui, il n’existe pas vraiment de frontières, il va de pays en pays mais n’a que faire du franchissement géographique d’un état. Un autre exemple, Searching for the truth,(http://bookchin.net/firstTruth/) de Nathalie Bookchin, lorsque l’on se connecte à son site apparaissent plusieurs nombres rangés en colonne verticale, ceux-ci relève le nombre de moteur de recherche disposant le terme de « vérité », de toute évidence, ce n’est pas sur internet qu’on la trouvera.

searching_for_the_truth_001

Donc, le garant des sauts que nous effectuons de pages web en pages web et qui a été à la source d’expérimentation « plastico-web », c’est bel et bien l’hypertexte. Il est notre péage vers des horizons toujours inconnus ou presque et la souris en devient notre véhicule.

Canalblog, ce site internet permet de créer assez facilement des blogs, d’ailleurs c’est par son biais que nous lisons ces lignes aujourd’hui. Ce qui est intéressant pour nos considérations des systèmes nomades, c’est qu’il offre donc des possibilités de création d’espace constant. En effet, lorsque l’on est nomade, nous sommes à la recherche de divers plans géographiques vierges, la création de blogs permet une création infinie de nouveaux mini-sites. De fait, internet renouvelle sans arrêt ses territoires et propose ainsi aux internautes-nomades de circuler dans des espaces en constant changement, en constante ouverture ou fermeture.

 

Que se soit au moyen des blogs ou de la création de site, internet est comparable à un terrae incognitae. Chaque « clic » nous amène vers des territoires vierges où nous pouvons surfer à loisir. Internet c’est un cyber-espace sans frontières et sans fins que nous parcourrons quotidiennement. Tels des nomades en quête d’infos, notre point de chute est notre ordinateur, notre territoire, c’est la toile.



[1]F. Forest, Art et internet, Les Editions Cercles d’Art, Paris, 2008, p. 18.

[2] Ibid. p. 21

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